Réveil Botanique: Exposition Collective

7 Juin - 31 Juillet 2024
Réveil Botanique

Exposition collective du 7 juin au 31 juillet avec Rita Alaoui, Marcella Barcelo, Ségolène Kan, Armando Marino, à la Galerie Anne de Villepoix 18 rue du Moulin Joly, 75011.

L'art comme prolongement de la nature remonte aussi loin que l’on s’en souvienne dans les mémoires des peuples premiers. Des danses florales aborigènes aux arts agricoles sumériens, jusqu’aux héritages visionnaires de Goethe à Ernst Zürcher, la question naturelle accompagne l’humain depuis sa genèse.

Ce réveil n'est pas seulement une invitation à contempler, mais aussi un appel à l'action, un voile levé sur un jardin autrefois secret. Les œuvres contemporaines exposées transcendent les frontières matérielles pour explorer la connexion spirituelle entre l'homme et la nature. La botanique devient ainsi un point d'ancrage poétique, psychomagique, invitant chacun et chacune à une réflexion profonde sur son rapport au vivant.

Les artistes présentent une diversité d'approches, allant de l'observation contemplative à une exploration sensorielle et sensible. Les œuvres ne se limitent pas à capturer des couleurs et des formes, mais ouvrent des portes vers le mouvement, qu'il soit visible ou non manifesté. Tel une pierre qui continue d'être taillée, ces nouveaux rouleaux inspirent et dévoilent un nouveau monde.

Dans ce cheminement esthétique, le visiteur est convié à se reconnecter à son intuition, par le truchement de la nature. Le " Réveil Botanique " devient ainsi un refuge où l'esprit peut errer parmi les feuilles et les pétales, cherchant à retrouver une harmonie perdue dans le rythme immuable et nourricier de la vie végétale.

Rita Alaoui
Rita cherche à explorer et repenser notre rapport au monde sauvage, et à imaginer des connexions avec l'extraordinaire. Fascinée par la force de la nature, et préoccupée par un monde en disparition, elle oriente sa démarche sur la représentation d’une nature onirique, sacrée et guérisseuse. Avec un protocole qui peut rappeler celui de la botanique, ou de l’archéologie, elle met au centre de son travail la collection, l’accumulation et l’observation d’objets naturels et apparemment banals, qu’elle recueille, et qu’elle organise ensuite avec méticulosité dans le temple qu’est son atelier, leur donnant ainsi une forme de sacralité ou de spiritualité insoupçonnée. Elle confère à chaque petit fragment, d’os, de pierre, de graine, de plante, une dimension animiste. D’abord artiste peintre, Rita Alaoui varie ses modes de création, allant de la peinture au dessin, à la photographie, à l’installation, à la vidéo-performance et à la constitution de livres d’artistes. Ces travaux ont fait l’objet de nombreuses expositions en France et à l’international

Marcella Barcelo
Nourrie par un vaste répertoire d’influences allant des affiches de films ghanéens au cinéma érotique ou slasher japonais, l’œuvre de Marcella Barceló explore les possibilités évocatrices de l’image. « Je m’inspire dans mes dernières peintures de l’haiku et de l’ukiyo japonais ; la célébration de l’évanescence des choses de ce monde, et l’idée selon laquelle la seule certitude d’un monde est son impermanence.  J’aime l’idée d’un temps en suspens, d’un monde flottant (ukiyo). La figure de l’adolescente est également très présente dans mes peintures, ayant beaucoup été influencée par Balthus, Lewis Carroll, Nabokov ou Laura Kasischke ; j’aime l’idée de cet âge de métamorphoses, moment déséquilibré que j’essaie de représenter par des poses maladroites, attitudes avachies, des états d’ennui provoqués par les moments d’inertie : idéalement, je souhaiterais représenter les pensées d’une lycéenne qui scrute l’horloge en attendant qu’elle sonne. Il y a dans mes peintures une dimension autobiographique, à la manière d’un journal intime : les scènes d’extérieur sont des souvenirs de mon enfance passée sur l’ile de Majorque, des étés chauds et de l’odeur des fleurs cueillies qui pourrissent au soleil. »

Ségolène Kan
Les peintures de Ségolène se situent au point de convergence entre abstraction et paysage. Par une pratique introspective mêlant rêve et hypnose, elle cherche à atteindre un état de transe propice à la peinture et à l’improvisation. Il en résulte des paysages énigmatiques dont la composition se répète de manière obsessionnelle. Ségolène Kan considère le paysage comme un objet métaphysique lui permettant d’explorer les questions du sacré. Confrontant différentes approches inspirées de ses voyages et de ses cauchemars, elle y met en exergue le caractère intriguant de ses paysages. Elle y instaure une tension qui mène le tableau jusqu’au point de rupture. Elle a étudié aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de peinture abstraite de Dominique Gauthier. À travers son art et ses actions, Ségolène nous rappelle que la paix n'est pas seulement un concept abstrait, mais une réalité tangible à construire ensemble, jour après jour. Que ce soit en organisant des expositions pour promouvoir le dialogue interculturel, en utilisant ses œuvres pour sensibiliser aux enjeux mondiaux ou en apportant son soutien aux communautés vulnérables à travers le monde, elle est une force motrice pour le changement positif, elle incarne cette nouvelle génération qui porte l'espoir et l'aspiration vers un monde meilleur, où la diversité est célébrée ; où le dialogue remplace les conflits. En tant que porte-parole silencieuse de la paix, Ségolène a exposé récemment dans des galeries telles qu’Object Community à Tbilissi (Géorgie), Closer Art Space à Kiev (Ukraine) et Surface Lab à Moscou (Russie).
 
Armando Mariño
Né à Cuba, Armando Mariño est un artiste qui intervient au croisement de différents mondes et associe de nombreux contrastes esthétiques issus du langage traditionnel et contemporain. Voyageur compulsif et curieux, il commence par explorer l’Europe avec les Pays-Bas et la France. Puis, les États-Unis lui offrent le cadre enchanteur de la Vallée de L’Hudson et New-York où il finira par s’installer. Les œuvres d’Armando Mariño se caractérisent par une palette chromatique puissante et saturée, issue des magazines, de l’iconographie digitale, des nuances incandescentes de nos écrans. A l’instar des mouvements du début du XXème siècle, fauvisme ou Die Brücke, il installe la couleur au premier rang. Il crée une tension visuelle grâce aux contrastes entre les rouges, les verts, les jaunes et les bleus. Cette impression est d’autant plus forte que Mariño construit chacune de ses œuvres avec plusieurs couches de peinture à l’huile, souvent sur la base de jaune de cadmium ou d'orange, délicatement superposées jusqu'à ce que l’éclat soit atteint. Son geste expressionniste fait apparaître des halos épais et multicolores qui cristallisent une atmosphère parfois violente, souvent spectaculaire. A la manière des peintres Nabis, cette densité est accentuée par un jeu d’échelle et de concentration. À l’intérieur, des personnages sublimes investissent la toile et semblent directement issus d’un espace-temps issu du monde des rêves.