Première exposition personnelle en France, Blank Black est une nouvelle exploration de Yashua Klos autour de la notion d’identité.
Né d’une mère blanche et d’un père afro-américain, Yashua Klos fut éduqué par sa mère dans un environnement où la culture noire afro-américaine restait prédominante. Dans le contexte général racialement chargé des Etats-Unis, contexte exacerbé notamment dans la ville de Chicago, Yashua Klos fut très tôt sensible au fait qu’il était à la frontière de deux catégories raciales. Yashua Klos travaille l’hybridation de la forme. Portraits éclatés qu’il construit en piochant dans ses amis et dans les souvenirs qu’il a de sa famille paternelle, il tente de se réapproprier son identité raciale en reconstruisant la présence de son père et de sa famille afro-américaine absente. « Blank » en Anglais signifie un vide, un manquement à compléter. Yashua Klos joue sur l’espace sémantique de ce terme en invoquant aussi le terme français « blanc », référence au vide mais aussi à la couleur. Blank Black, qui peut être écrit avec la notation grammaticale « ___ Blak » est un appel au spectateur à remplir cet espace vacant. L’artiste choisit de laisser le spectateur qualifier les caractéristiques ethniques qu’il dépeint dans ses portraits.
Le collage est chez Yashua Klos l’expression même d’une rupture. Ces portraits sont autant de constructions en devenir, des paysages jouant sur l’émergence d’une tridimensionnalité, sur l’ouverture d’un nouvel espace. Cette utilisation particulière de la technique du collage permet la construction visuelle de concepts métaphysiques. À travers la représentation de parpaings abimés, planches de bois défraichis, briques etc., l’artiste fait référence aux contextes urbains délaissés dans lequel se construisent ces identités.
« En grandissant au sud de Chicago, j’ai appris comment à la fois résister et me protéger de la menaces ambiante. Lorsque nous étions confrontés à la police ou à d’autres jeunes noirs américains, nous devions parfois nous fondre dans la masse pour disparaitre ou au contraire faire face et résister. Pour s’adapter, l’identité noire américaine opère un constant va-et-vient entre la résistance et la protection, et doit continuellement changer de forme comme stratégie de survie. »
Alors que la représentation évoquerait un état permanent, Klos représente l’identité noire américaine de manière instable et changeante montrant que sa survie dépend ainsi de son adaptabilité.
Yashua Klos est représenté aux par la galerie Jack Tilton, New York, NY, et la galerie Papillion Art, Los Angeles, CA.
PROJECT ROOM
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