La Galerie Anne de Villepoix est heureuse de présenter l’exposition personnelle de Yveline Tropéa « L’indiscible »
Dans l’œuvre picturale d’Yveline Tropéa, il ne saurait y avoir une explication rationnelle tellement les histoires intimes et l’Afrique la plus profonde se mêlent et s’imbriquent pour donner lieu à des histoires que nul ne peut pénétrer ou voir à l’œil nu.
L’artiste questionne à la fois son moi-intérieur et cette part d’inconscient qui l’habite depuis son enfance. L’artiste, toujours elle, transpose des visions d’un continent traversé par des rites (en l’occurrence le vaudou), des contes où le réel se confronte à des légendes mais également des crises, des conflits d’une rare violence. Telle une griotte, elle confronte sa propre histoire à celle d’autres personnes se nourrissant de ces rencontres comme une captatrice d’émotions.
Dans ces paysages picturaux où les fonds ressemblent à des ondulations cosmiques ou à des océans de sable, elle projette des personnages aussi singuliers qu’attachants dont nous ne saurions dire si ce sont des scènes d’un quelconque vécu où le fruit d’un imaginaire irrationnel. De ces déserts ourlés de perles nocturnes ou de gouttes nacrées surgissent des créatures que n’auraient pas reniées Jérôme Bosch ou Brueghel.
Autres époques, autres lieux. La géographie physique et mentale d’Yveline Tropéa nous conduit vers des territoires inconnus proches d’une fantasmagorie où le merveilleux côtoie l’effrayant, où les humains se métamorphosent en êtres hybrides. Dans cet entre-deux l’artiste revisite sa propre histoire à l’aube d’une Afrique qui l’a happée et ouvert à de multiples influences. Chaque œuvre se présente comme un voyage initiatique, comme un nouveau chapitre d’un long parcours parsemé de vivants ou de morts, d’êtres surgis de nulle part, de poissons terriens ou de bêtes humaines… De cet étrange bestiaire aussi attachant que fascinant est né un livre d’images fortes en émotions qui laisse percevoir à quel point Yveline Tropéa est une artiste hors du commun, une voyageuse à la fois cosmique et attachée à ces terres d’Afrique où elle a posé ses valises depuis de nombreuses années.
Il y a là quelque chose d’indéfinissable, de la magie, des visions quelque peu hallucinatoires, des prières exaucées et dédiées à des dieux inconnus. On navigue entre le paganisme et l’animisme, entre le nord et le sud, entre le non-dit et des aveux intimes. Au fur et à mesure qu’elle construit son œuvre on perçoit comment un pan de cette architecture intérieure constituée par ses propres émotions nourrit une démarche artistique cohérente. Avec cette grande sensibilité qui habite son
imaginaire et une technicité aussi précise que précieuse Yveline Tropéa compose des œuvres-mosaïques de perles qui livrent une part de l’invisible sans pour autant déflorer le mystère de la création. Elle s’impose ici comme une grande artiste qui n’a pas fini de nous livrer d’autres images, d’autres émois.
imaginaire et une technicité aussi précise que précieuse Yveline Tropéa compose des œuvres-mosaïques de perles qui livrent une part de l’invisible sans pour autant déflorer le mystère de la création. Elle s’impose ici comme une grande artiste qui n’a pas fini de nous livrer d’autres images, d’autres émois.
Fidèle à elle-même et à la ligne qu’elle s’est imposée depuis des années, Anne de Villepoix a une fois de plus prouvé que le talent se trouve là où on ne l’attend pas, entre Paris et Ouagadougou, dans cet entre-deux dont Yveline Tropéa nourrit sa force créatrice.
Floréal Duran